17/03/2009

Nouvelle adresse du blog du collectif 44=Breizh !

Le collectif 44=Breizh vous informe que le nouveau blog est accessible à cette adresse :
www.44breizh.com

(ou bien celle-ci sans la redirection : http://44breizh.wordpress.com/ )

Merci d'en tenir compte et de faire le changement dans vos favoris, ainsi que sur les liens de vos propres blogs, sites, ...

Plus d'infos :

• Il y a maintenant une page d'accueil pour vous présenter le collectif 44=Breizh de façon générale.
• Pour avoir des informations récentes sur l’actualité du collectif 44=Breizh ou ce qui touche à la réunification de la Bretagne, cliquez sur la page “Actualités/Keleier”.
• Nous mettons également en place une page “Téléchargements/Pellgargañ” afin de permettre à ceux et celles qui le souhaiteraient d’imprimer les visuels pour les diffuser à l’entourage, lire les documents que l'on propose, etc.

Merci à toutes et à tous de venir le visiter pour prendre des nouvelles sur les actions menées en faveur de la réunification de la Bretagne !
Et surtout, n'hésitez pas à laisser des commentaires sur le nouveau blog, à nous écrire par mail ( stourmomp[at]no-log.org ) pour nous faire part de vos réactions, de vos suggestions, etc. !

Sondage Ouest France, les partisans des PdL® contre-attaquent

Partisans ou non de la Réunification, le sondage publié ce week-end par Ouest France a étonné tout le monde. D'un seul coup on passait de 70 % à 30 % de Bretons favorables à la Réunification (67 % du 44 favorables au dernier sondage 2006 IFOP) !

Cette « enquête » de l'IFOP interroge plus sur l'utilité et l'utilisation des sondages, en tout cas sur le problème de la Réunification, qu'il ne donne à voir une réalité. En aucun cas un sondage ne saurait répondre au débat démocratique posé par la Réunification, et c'est plus les réactions de certaines personnes qui nous forcent à réagir.

Premièrement, nous dénonçons l'attitude de plusieurs élus socialistes, notamment Jacques Auxiette et l'ARF, qui, dans le problème de la réorganisation territoriale et de l'unité de la Bretagne, ont distillé des peurs irrationnelles au sein de la population. Nous rappelons l'usage scandaleux du terme de « colonialisme » utilisé par J. Auxiette pour qualifier la volonté populaire de Réunification. Quel rapport avec le colonialisme – avec lequel d'ailleurs la famille politique de M. Auxiette s'est largement compromise – dans le débat sur la Réunification ? M. Auxiette a repris ce terme à la manière dont le ferait l'extrême droite sur l'immigration et montre à quel point il méprise les milliers de citoyens du pays nantais qui se prononcent pour l'unité territoriale.

Nous dénonçons aussi les prises de position de certains élus UMP qui ne voient dans la Réunification qu'un gadget pour « semer le bordel » au sein des collectivités PS.

Nous demandons à certains élus, qui s'empressent de stigmatiser nos arguments : «le sentiment d'appartenance se construit plus sur un avenir à partager qu'en référence à une histoire » (J. Auxiette), et même de nous insulter « un résultat salubre qui révèle le refus de réflexes identitaires dangereux » (Jean-Claude Boulard), à lire les différents argumentaires et ouvrages qui leurs sont régulièrement adressés et qui montrent l'intérêt du projet politique, économique, social et démocratique que représente la Réunification.

Nous nous étonnons d'ailleurs des réflexions du maire du Mans, qui quelques jours auparavant se disait intéressé par le redécoupage de la région PdL (Ouest France, 18 février). Quant à M. Auxiette, nous souhaitons rappeler que le « sentiment d'appartenance » et le désir d'avenir et de projets communs entre les habitants de la Bretagne sont justement régulièrement entravés par la partition de la Bretagne et la région Pays de la Loire®.

Pour Christophe Clergeau (président de l'U.R. PS) : « Il est désormais temps de mettre un terme à ce débat sur la réunification de la Bretagne », il désire même « tourner la page sur la page du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne ». C'est pour nous le plus grave : certains élus voudraient faire penser qu'un unique sondage sur quelques centaines de personnes pourrait répondre à la demande de démocratie de centaines de milliers ! Quand les différents sondages donnaient une large majorité à la Réunification, personne n'a jamais osé affirmer « le débat est clos, réunifions la Bretagne ». Ces prises de position n'auront dénoté que le peu de soucis de la démocratie par les partisans de la partition de la Bretagne.

Ce sondage tombe comme un bon coup de buzz pour les Pays de la Loire® et les réfractaires à l'unité de la Bretagne. D'ici quelque temps on n'en reparlera plus, mais le problème jamais résolu de la partition de la Bretagne sera toujours présent.

07/03/2009

Les six inculpés de la Réunification : des condamnations démesurées et hors contexte

Les six barbouilleurs passaient, en délibéré de leur jugement du 12 février, aujourd'hui au palais de justice de Nantes. Contre toute attente, le jugement a suivi presque à l'identique les réquisitions de la procureure : 2 mois de prison avec sursis, 100 heures chacun de Travail d'Intérêts Général, 11.500 euros d'indemnisation pour la SNCF et 20.900 euros pour la Pays de la Loire®. Quelques centaines d'euro seulement auront été retirés des indemnisations exagérées demandées par les parties civiles, et notamment les Pays de la Loire®.

Une peine pour les six prévenus complètement démesurée, notamment quand on sait que, pour des faits relativement similaires, trois militants avaient été condamnés à 500 euros d'amende avec sursis en 2007 à Saint-Nazaire. Alors que leurs engagements citoyen et démocratique est démontré – certains se sont même présentés sur une liste électorale aux dernières élections municipales – nous considérons la peine de TIG comme une provocation vis-à-vis du discours engagé et citoyen en faveur de la Réunification qu'ils ont porté et défendu devant le tribunal. Ce discours, c'est celui porté par des dizaines de milliers de Bretons qui dénoncent le caractère anti-démocratique de la région Pays de la Loire®, et qui, comme nous, doivent se sentir agressés par ce jugement.

Les six jeunes militants et leur avocat maître Le Moigne ont aussitôt décidé de faire appel. Encore une fois, nous devrons tous nous mobiliser pour les soutenir et montrer à la justice française l'intérêt général de notre lutte pour l'unité territoriale de la Bretagne !

Délibéré du jugement des 6 barbouilleurs de la réunification, jeudi 5 mars à Nantes

Le collectif 44=Breizh rappelle que les six barbouilleurs volontaires poursuivis pour de la peinture et du goudron sur le palais de la région Pays de la Loire à Nantes, passeront au tribunal de Nantes le jeudi 5 mars à 14 heures. Nous invitons ceux qui le peuvent à se rassembler devant le palais de justice avant 13 h 45.

Nous demandons aux magistrats de prendre en compte l'actualité de la Réunification dans leur jugement, et de relaxer les 6 barbouilleurs. Les 22 000 euros demandé par les Pays de la Loire® (pour trois ampoules de coaltar contre des panneaux) ne sont rien en comparaisons des millions d'euros d'argent public engloutis par la région pour assurer sa communication et son matraquage « ligérien ». Jacques Auxiette doit être responsable et assumer sa position politique et son engagement contre la volonté populaire des Bretons : qu'il paye de sa poche !

Le 5 mars c'est aussi le jour de la remise du rapport Balladur à Sarkozy. L'action des barbouilleurs, la manifestation de soutien le 31 janvier, l'actualité autour de leur procès, se seront entremêlés avec l'action de la société civile et de certains élus auprès du comité Balladur, et prolongent toutes la manifestation du 20 septembre ayant réuni 10 000 personnes à Nantes en faveur de la Réunification. Cette unité d'action entre les différents niveaux de lutte au sein du front commun pour l'unité territoriale et les espoirs de Réunification qui auront pu naître de ce travail ces dernières semaines, témoignent de la solidarité à consolider au sein de ce front large et ouvert. À nous de savoir pousser hors de leurs retranchements les adversaires de l'unité de la Bretagne ■

Les ''bobards'' de Jacques Auxiette

Les pressions exercées par les élus PS opposés à la volonté populaire de Réunification de la Bretagne sur les membres du comité Balladur, ont vraisemblablement permis d'éviter toute référence à la Bretagne dans le rapport final de ce comité. Nous considérons que c'est une grave erreur de ne pas avoir osé aborder le problème démocratique de la partition de la Bretagne, alors que cela rentrait complètement dans le cadre de l'objectif de la réorganisation territoriale poursuivi par le comité Balladur. Certes, la Réunification ne figure pas dans le rapport du comité mais tout le monde aura pu constater l'actualité et la nécessité de la revendication, et surtout, cela ne permet pas à M. Auxiette de raconter n'importe quoi.

En opposition au rapport Balladur et la Réunification de la Bretagne il déclare aujourd'hui dans Ouest France : « on ne construit pas une identité de territoire uniquement sur des contours administratifs, mais sur le sentiment d'appartenance ». Or c'est exactement ce qui est reproché aujourd'hui à la région PdL, vouloir construire une identité factice contre le sentiment d'appartenance des habitants du pays nantais à la Bretagne. Même le compte rendu des assises PdL 2008 du soi-disant panel citoyen mettait en avant le manque d'identité des PdL et un sentiment d'appartenance que la région doit construire. Selon ce rapport des PdL il faudrait « renforcer la cohérence de la Région par une identité commune qui reste à affirmer et préciser ».
Autres citations « Pour nous la région Pays de la Loire a une identité trompeuse du fait de son nom», « nous avons constaté que la Région n'a pas d'identité bien définie. Qui aujourd'hui se reconnaît vraiment dans le terme“ ligérien”, terme très opaque et méconnu ? Afin de forger une identité pourquoi la région n'organiserait-elle pas (...) », ... Les citations et les actes témoignant du peu de sentiment d'appartenance en PdL, notamment quand il est comparé aux sondages montrant une large majorité d'habitants favorable à la Réunification et à la vigueur du tissus culturel breton en Loire-Atlantique, sont innombrables.

M. Auxiette continue dans ces « bobards » lorsqu'il dit dans le Presse Océan d'hier qu'en matière de « déplacement, les liaisons entre Nantes et le Morbihan sont nulles », ceux avec la Mayenne doivent donc être moins que zéro ! Que les liaisons ne soit pas facilitées entre la Loire-Atlantique et le reste de la Bretagne, c'est aussi ce que nous dénonçons du fait de la partition. Par exemple, pourquoi la carte TIVA du Conseil régional PdL permet d'aller dans toutes les régions limitrophes sauf la Bretagne administrative ? Pourquoi la région se refuse-telle à examiner l'amélioration du lien ferroviaire entre Rennes et Nantes, pourtant demandé par la majorité des usagers ? N'est-ce pas une volonté des PdL de ne pas faciliter les liens existants entre Nantes et le reste de la Bretagne ?

Monsieur Auxiette, après vos propos hallucinants sur ce que vous qualifiez de « colonialisme », nous vous demandons de ne pas continuer à inverser la situation. Vos propos trahissent ceux d'une personne qui, depuis plus de trente ans, s'est assez écartée de la vie quotidienne des gens pour que vous viviez dans un mythe « ligérien » vous empêchant de reconnaître qu'il n'y a pas de sentiment d'appartenance commun dans le territoire de votre administration. Vos propos sont même dangereux quand vous essayez de dresser les populations les unes contre les autres en insinuant la peur lorsque vous déclarez que les relations avec la Vendée et le Choletais « seraient gommées d'un trait » par la Réunification. Nous sommes ouverts, contrairement à vous, il n'y aucune raison qu'un changement des limites administratives entraîne une rupture des liens humains et économiques avec la Vendée ou l'Anjou !

Si M. Auxiette est prêt à débattre démocratiquement et sereinement de la question, nous lui demandons d'arrêter ces provocations inutiles et de finir d'assener des mensonges délirants.

Réforme territoriale : D'après Balladur, il n'y aurait pas d'évolution quant à la partition de la Bretagne

Depuis des semaines ici on ne parle que de la Réunification de la Bretagne, beaucoup nous promettaient une réponse fin février du comité Balladur. Alors que 6 jeunes militants de l'unité territoriale passaient en procès à Nantes, des élus, des patrons, des notables, portaient la volonté de Réunification dans le grand restaurant d'un Breton de Paris. La sphère médiatique bretonne était en ébullition on nous promettait une prise de position sur la Réunification, Le Divellec jugeait bon de se montrer en confident de l'ancien ministre et dévoilait à des journalistes qu'il lui avait confié être pour la Réunification, certains médias annonçaient même la Réunification « écrite noir sur blanc », une effervescence maintenue à un tel point que nombre de Bretons pensaient la Réunification effective.

Selon nous, cette effervescence dans laquelle nous avons tâché de garder la tête froide, traduisait avant tout un sentiment d'attente et d'espoir exacerbé par 37 ans de déception et de promesses non tenues. Voilà ce que disait hier Balladur, reçu par Laurence Ferrari : « On voudrait ramener la France de 22 à 15 régions, c'est faux, ça n'est pas dans le rapport (...) il est dit que l'objectif est qu'il y est des régions plus fortes, plus peuplées, mais ça se fera de façon volontaire et ce sont les collectivités locales intéressées qui décideront, et on n'en cite aucune dans le rapport ».

Donc en fait rien de neuf. Le 16 février nous précisions ici que, du fait de la revendication et de son actualité, le comité Balladur devait trancher sur la question : [voir l'article]. Ils nous laissent sur le statu quo. Il y aurait dans le rapport final une nouvelle possibilité de changement des limites territoriales des régions laissée aux collectivités, mais concrètement nous sommes dans la même situation qu'avant. Nous ne pouvons accepter que l'avenir de la Bretagne réunifiée soit encore placé dans les mains de J. Auxiette et de la région Pays de la Loire, qui se comportent en véritable gouvernement colonial en Pays Nantais en refusant d'écouter la volonté populaire d'unité du territoire breton.

Le comité Balladur et le gouvernement étaient au courant des attentes placées dans ce comité par le peuple breton. Le peuple breton sait aussi que depuis près de trente ans les promesses d'unité du territoire breton, de la droite comme du PS, ne sont pas tenues. Reporter une nouvelle fois la possibilité de répondre à la question de la partition, c'est montrer que « les pouvoirs publics restent indéfiniment sourds, indifférents ou en décalage avec les aspirations des citoyens », ce dont le Conseil général de Loire-Atlantique mettait en garde dans son voeu de 2001 pour l'unité territoriale. Ne pas statuer clairement sur la question le 5 mars, jour de la remise au gouvernement du rapport et de la délibération du jugement des 6 barbouilleurs volontaires à Nantes, amènerait les militants de la Réunification à tirer les conclusions qui s'imposent des méthodes parlementaires, institutionnelles et diplomatiques privilégiées jusqu'à présent.

26/02/2009

"Y'A BON BWANA AUXIETTE !", ou la mythologie coloniale des Pays de la Loire®

Ha Ha ! Il commence à nous faire rire le sieur Auxiette ! Dans un entretien diffusé ce week end sur France 3 Ouest, planté devant un attirail de propagande Pays de la Loire®, à l'image d'un sportif qu'on interviewerait devant un mur de sponsors, le président PdL® a déclaré à propos de la Réunification de la Bretagne : « ce serait une forme d'annexion des temps modernes, une forme de colonisation que je ne pourrais accepter »...

Des propos complètement déplacés et ahurissants pour un élu, quinous font sourire, mais qui témoignent avant tout d'une peur irrationnelle face à la perspective d'une perte d'intérêts personnels et privilégiés. En effet c'est bien les bretons qui depuis la création de la région PdL® demande à ce que la région Bretagne intègre l'ensemble du territoire breton ! Jacques refuserait même à certains de ceux-ci de pouvoir s'exprimer en faveur de l'unité territoriale « le débat n'est pas de dépecer la region Pays de la Loire® comme certains s'en accorde la légitimité, quand je dis certains je parle d'élus mais aussi de chefs d'entreprises !», oui, M. Auxiette la revendication de réunification traverse l'ensemble de la société bretonne, dont des patrons et des élus, mais aussi des partis politiques, des associations culturelles, sociale, environnementales..; des syndicats, des jeunes, des vieux, des ménagères de moins de cinquante ans, etc.... à l'image des 10 000 manifestants du 20 septembre à Nantes.

Bref, Auxiette s'embourbe, sent la fin des PdL proche, et réagit telle la bête dans ces derniers retranchements. Alors que les militants de la Réunification ne cessent de se défendre des motivations « ethnicistes » qu'il leurs prête souvent dans la presse, J. Auxiette en expert, même si on sent dans la formulation que ça lui fait mal au dent, nous dit que « oui c'est vrai Nantes et une partie de la Loire-Atlantique ont eu historiquement une histoire commune avec la Bretagne ». Mais M. Auxiette, notre revendication à l'unité se projette avant tout dans notre désir à vivre ensemble et à construire un projet politique commun, maints fois répétés, et non sur une hypothétique et restrictive homogénéité ethnique, linguistique ou culturelle que vous semblez formuler comme seul argument pouvant témoigner de l'unité des Bretons.

En réalité les propos d'Auxiette nous amènent à nous poser la question d'une attitude aussi irrationnelle. Il ne semble pas que cela soit motivé par une simple rivalité parlementaire, rappelons qu'en Bretagne le président PS du CG 44 et la président PS de la région Bretagne sont favorables à la Réunification, et que ce projet à été principalement soutenu par la gauche française plus que par la droite jusqu'à ces dernières années.

Cette attitude illustre nécessairement la peur de perdre un poste et une notoriété, gagnés à l'arraché, notamment lorsqu'il oppose à la Réunification le déficit démographique et économique porté à l'image des PdL, comme s'il ignorait que celle-ci entraînerait forcément une réorganisation des territoires composant les PdL vers d'autres régions administratives (« La L.-A. C'est 1,2 millions d'habitants sur les 3,5 millions que compte les PdL®, ça compte démographiquement et économiquement »). Cependant ces propos, et surtout cette omission, amène indirectement à se poser la question de « l'identité des Pays de la Loire », qui de facto disparaîtrait avec la disparition de son incarnation administrative.

Dès sa création en 1972, les administrateurs ont cherché à donné une âme à l'établissement public, c'est ce que déclarait le premier préfet de région PdL Camous en janvier 1974 : « La plupart des régions de France ne sont pas dotés à leur naissance de cette conscience collective, éveillée et active qui fait des collectivités adultes (...) c'est ce que maintenant nous devons ambitionner et conquérir ». En réalité ceci était le début de la politique identitaire ligérienne dont l'adjectif n'avait pas encore été inventé. C'est ce projet un petit fou, formidablement jubilatoire et motivant pour un homme politique, créer de toute pièce une conscience collective, une identité artificielle, construite à partir d'une administration nouvelle, qui a amené un ministre de l'Equipement et de l'Aménagement, personnalité du gouvernement d'alors, Olivier Guichard, a prendre les rennes des Pays de Loire® en tant que président. Pourtant à l'époque les régions nouvellement constitués ne sont que des établissements publics sans réel pouvoir politique. De plus Guichard a été maire dix ans durant d'une commune de Gironde et n'a aucun rapport avec ce nouveau territoire. C'est donc bien l'expérimentation sociale générée par les potentialités de cette nouvelle structure politique (en plus d'une obstruction au mouvement d'émancipation nationale en Bretagne) qui marque la venue de Guichard et le début de la création identitaire des PdL®.

Depuis, cet objectif et cette politique n'ont cessé d'animer les dirigeants successifs de la région, jusqu'à Jacques Auxiette ancien opposant au conseil régional d'Olivier Guichard. Comprenons le Jacques Auxiette est conseiller régional depuis 1979, bien avant la régionalisation de 1982 et avant l'éléction du CR au suffrage universel à partir de 1986. Il dépend politiquement de cette structure politique depuis trente ans, il y a siégé dès les premières années et a participé depuis cette époque à la politique identitaire initié par Guichard et Camous. En ce sens et malgré l'opposition politique il y a une véritable mission sainte qui semble être transmise de président PdL à président PdL, la création identitaire des PdL (notamment au détriment de l'identité bretonne du 44, qui dès le début a été un frein à ce projet) et la pérennisation de cette politique.

Lui même se place comme « un héritier » d'Olivier Guichard et un continuateur de sa conception régionale (voir le numero de janvier-février de PLACE PUBLIQUE et l'émission « Ca vous regarde » du 24 janvier sur France 3 Ouest ). D'ailleurs la surprenante initiative prise par J. Auxiette d'édifier deux bustes monumentaux d'Olivier Guichard, un au palais de région et un un autre à Fontevraud, sur les fonds publics et sans appel d'offre, témoigne autant de l'affiliation d'avec le créateur dont il veut témoigner que de la construction collective d'un mythe fondateur. C'est notamment ce qu'explique Goulven Boudic chercheur de l'Université de Nantes et consultant pour France 3, et qui témoigne cependant pourtant d'une très grande tiédeur quant au problème de la Réunification de la Bretagne.

Dans la pratique actuelle on retrouve toujours cette politique de création identitaire, fondement de l'existence même de la région, basée sur une communication-propagande toujours en opposition avec la contestation du territoire PdL et visant principalement les jeunes générations. Le nouveau slogan de la région « l'esprit grand ouvert » s'opposant et cristallisant la « fermeture d'esprit » dont ferait preuve une population nantaise voulant vivre au sein d'un territoire administré breton ou la campagne « diversivie » voulant présenter les distensions au sein du territoire comme la caractérisation et la justification même de « l'âme » des PdL et qui insinuerait qu'en étant pour le redécoupage de la région on serait contre la « diversité », sont autant d'exemple d'une propagande régionale toujours placée dans la justification et dans la construction d'une « conscience collective à conquérir ». Ajoutons qu'à chaque fois ces campagnes se chiffrent en centaines de milliers d'euro payé par le contribuable, et qui font paraître ridicule les quelques milliers d'euro réclamé par la région pour la contestation de cette communication-propagande par les barbouilleurs volontaires. Enfin, on retrouve aujourd'hui la même volonté d'intégrer la conscience des jeunes générations qui a caractérisé la propagande paysdelaloirienne depuis le début avec des campagnes de fidélisation et l'investissement fort dans des structures comme le Conseil Régional des Jeunes. A l'issue des débats participatifs sur les assises régionales du développement durable 2008-2009, et alors même que toutes questions sur l'avenir de la région et la Réunification y étaient interdites, on retrouve des conclusions préconisant « de faire entrer dans les écoles le journal des Pays de la Loire® et d'y ajouter des rubriques pour favoriser dès le plus jeune age une identité ligérienne».

Nous le voyons pour les dirigeants PdL, affirmer et faire exister la région est une lutte, un vrai combat politique, c'est même la valeur régionale suprême dépassant les clivages politiques, créer les citoyens et la société à partir de l'administration plutôt que d'adapter les outils politiques à la population. Valeur, et même mission à laquelle J. Auxiette participe depuis maintenant trente ans au sein de la région PdL, structure administrative dont la durée et l'existence s'interpénètrent avec l'ensemble de sa carrière politique. C'est aussi cette implication personnelle avec l'existence de la région qui permet de comprendre que J. Auxiette n'arrive à se projeter objectivement dans le débat sur la réorganisation territoriale, dans lequel tout le monde reconnaît la nécessité de « redécouper les régions de l'Ouest ». On le voit, sans parler de songer à l'opportunité pour les territoires que pourrait constituer la Réunification de la Bretagne (créations des régions Vendée-Poitou-Charentes et Val de Loire), il ne se projette pas non plus dans une région Grand Ouest, pour lui il y aura forcément « dépeçage des PdL ».

En comprenant tout cela on saisit sans doute les raisons amenant à une telle démesure dans les propos de M. Auxiette. On se rend aussi compte que jusqu'à la Réunification effective de la Bretagne il y a un réel combat à avoir contre la politique coloniale des Pays de la Loire®.